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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 14:16

Les explosions meurtrières lors du marathon de Boston, lundi 15 avril 2013, ont donné lieu dans les médias à une série d’images difficiles.

Les enfants sont sensibles à ces scènes de violence, qui déclenchent chez eux quantité d'émotions.

Comment les aider à « digérer » ces images marquantes ?

enfant-images

 

Certaines émissions télévisées, en particulier les journaux d’informations, ne sont pas adaptées à la jeunesse. « Jusqu’à 10-12 ans, les parents ne devraient pas laisser un enfant seul devant la télévision
au moment des actualités. C’est une première précaution », affirme Harry Ifergan, psychologue et spécialiste
du développement de l'enfant.
Les derniers événements dramatiques de Boston ont pris une large place
dans l’ensemble des journaux télévisés, qui ont relayé de terribles images de ces deux explosions.

 

Il ne réagit pas…

Devant ces scènes, l’enfant ne manifeste parfois aucun signe de rejet ou de crainte
Celles-ci ne l’auraient donc pas atteint ? Bien sûr que oui. Les enfants (et certains adolescents) sont particulièrement réceptifs à une image ou à un événement fort, même s’ils ne réagissent pas. L’image impressionnante peut ressurgir plus tard et provoquer des craintes à d’autres moments de la journée (par exemple à l’endormissement ou dans ses rêves).

 

« Quelques minutes pour débriefer »

C’est la raison pour laquelle il est nécessaire que les enfants puissent parler des images qui les ont choqués.
«  Si l’enfant voit l’évènement en présence du parent, ce dernier se doit de trouver quelques minutes pour débriefer et vérifier ce que l’enfant en a compris.
S’il montre, par son résumé, qu’il n’a pas trop compris le sens de l’événement, mieux vaut être succinct et indiquer simplement qu’une bombe a explosé, poursuit Harry Ifergan.
Si l’enfant semble avoir tout compris et qu’il manifeste une réaction forte, le parent doit prendre le temps d’expliquer le pourquoi de l’évènement. »

 

Comment le rassurer

Il serait risqué de penser qu’un enfant peut tout comprendre seul.
Il revient à un adulte de faire le tri parmi les images qui ont un réel contenu violent, et celles qui peuvent l’affecter, alors qu’elles ne semblent pas être particulièrement déstabilisantes.
Ensuite, il faut le rassurer, mais comment ?
« En indiquant que “c’est un déséquilibré qui a commis cet acte atroce et inacceptable. Que l’on n’a pas le droit de tuer, surtout lorsqu’un pays n’est pas en guerre. Rappeler que les victimes étaient toutes innocentes". Il est bon de rajouter aussi qu’on ne peut jamais prévoir ce type d’accident, et que l’on peut juste espérer que les policiers et gendarmes les empêcheront d’en commettre d’autres. Puis finir par “tu n’as pas à avoir peur, ici nous sommes protégés"…
Même si l’on ne croit pas tout à fait à ce que l’on dit, il vaut mieux se montrer convaincu ! », explique le psychologue.

 

Inutile de dramatiser

Dans les explosions de Boston, un petit garçon de huit ans, a été tué après avoir enlacé son papa qui avait franchi la ligne d'arrivée. Un fait intense en émotion, extrêmement poignant, dans lequel bon nombre d’enfants risquent de s'identifier... « Si l’enfant peut échapper à cette information du garçon décédé, ce sera mieux. Pourquoi le lui dire si lui-même ne l’a pas “capté“ ou s’il a refoulé cette nouvelle ? Il revient à nous, les adultes, d’être davantage protecteurs et avares de transmettre des infos sanguinolentes. Aujourd’hui, le drame s’étale aisément et les adultes s’en repaissent parfois un peu trop », relève Harry Ifergan.

L’hyper information de notre monde nous confronte tous, un jour où l’autre, à des images choquantes que l’on supporte plus ou moins bien.


Alors que faire ??

Pour protéger un enfant des impacts de la violence visuelle, l’unique moyen est bien de parler.
Mais faut-il attendre qu’il pose ses questions ou doit-on soi-même lui poser des questions sur son ressenti ?
Pour le psychologue la réponse est claire : « On ne posera des questions que dans le cas où l’enfant semble intéressé, effrayé, voire choqué. Sinon, il faut laisser passer le “train de l’horreur" qui se perdra dans le brouillard de l’oubli. »
En résumé, attendre qu’il réclame des explications pour les lui livrer « au compte-goutte ».
« Le flou est toujours de mise pour que l’enfant refoule ce qui lui semble insupportable », rajoute Harry Ifergan.

L’esprit critique

Il est nécessaire que les enfants puissent exprimer ce qu'ils ressentent face aux images.
Mais ils doivent surtout pouvoir être critiques face à ce qu'ils voient !
Les adultes peuvent les y encourager en ayant eux aussi cette une attitude critique et réfléchie vis-à-vis de l'information. Développer l'esprit critique des enfants, c’est leur donner des clés pour ne pas rester passif.

Références :
http://education.francetv.fr/article/ne-pas-laisser-un-enfant-seul-face-a-une-actualite-violente-o31216/#xtor=EPR-191112-[Newsletter Francetv education]-20130502

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